La Bota du Père Campo #49: Du jardin à la montagne 2

Les Benoîtes #2
Lors de randonnée en montagne, on est parfois intrigué par des « têtes échevelées et plumeuses ». Nous avons vu que certaines correspondaient aux akènes de la Pulsatille des Alpes. Pour d’autres, ce sont les belles fructifications des Benoîtes montagnardes. On peut rencontrer en montagne, à différentes altitudes, deux espèces du genre Geum à fleurs jaunes qui se ressemblent assez.
Benoîte des montagnes / Geum montanum / Rosacées
Cette benoîte se développe à l’étage subalpin, dans le gazon des alpages : elle est donc moins adaptée à l’altitude que sa cousine « rampante ». Elle fleurit de mai à juillet entre 1500 et 2500 m.
C’est une plante herbacée vivace de 10 à 40 cm, sans stolons, à rosette de feuilles basales à folioles crénelées irrégulièrement, la foliole terminale oblongue étant beaucoup plus grande. Les fleurs jaunes, à 6 pétales, sont grandes, 3 à 4 cm.

Benoîte rampante / Geum reptans / Rosacées
Quand vous aborder les éboulis rocheux d’altitude, entre 2000 et 3000 m, avec le blanc-rosé de la Renoncule des glaciers et le violet-orangé de la Linaire des Alpes, vous pourrez rencontrer le jaune vif de la Benoîte rampante.
C’est une plante herbacée vivace de 5 à 20 cm, caractérisée par de longs stolons aériens rougeâtres. Les folioles des fleurs sont profondément incisées et ses folioles terminales sont plus petites que celles de la Benoîte des montagnes. Les grandes fleurs d'un jaune vif possèdent 6 pétales.
Les fruits sont des akènes à arête plumeuse, formant à maturité un turban spiralé de couleur rousse. Anémochorie, donc.
Reproduction sexuée ou non : La vie dans les éboulis n’est pas de tout repos ! La Benoîte rampante résiste à arrachement et enfouissement grâce aux stolons qui la caractérisent et qui lui permettent, par leur enracinement, de produire un nouvel individu qui perpétuera l’espèce. Toutefois, cet individu est un clone de la plante mère, identique donc génétiquement. Au niveau de l’évolution, cette multiplication végétative est évidemment moins novatrice que la reproduction sexuée productrice des fameux akènes transportés par la voie des airs.
 
 
 

Glace ou Muffin ?

Sources : Guide de la Flore des Alpes françaises (B. Orval) / Guide des Parcs nationaux « A la découverte des fleurs des Alpes »

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