La Bota du Père Campo #28: belles messicoles

Des couleurs et des familles variées (1)
Nous avons vu que parmi les Renonculacées et les Papavéracées figuraient de rouges et éclatantes plantes messicoles. Parmi ces dernières existent bien d’autres espèces, appartenant à des familles variées, et présentant d’autres bien belles couleurs.
Ronde des familles et des couleurs chez les messicoles, donc !
Bleuet / Centaurea cyanus / Astéracées
« bleuet », « cyanus » : pas besoin d’explication, vous n’y verriez que du bleu ! Pour « centaurea » (le bleuet est une centaurée) : vient du grec et du latin, ce mot désignait des plantes médicinales dédiées au centaure Chiron, qui fut le précepteur d’Esculape, dieu romain de la médecine, en matière de simples. Dans « Fleur de Galarne » de D. Fournier, il est dit qu’en patois d’Anjou, le bleuet se dit « aubourfoin », « erreur de foin » car il est moissonné par erreur avec le « bon foin », si ce n’est le sainfoin.
Caractères : Plante annuelle ou bisannuelle à racine pivotante (20-80 cm), à tige dressée, rameuse. Feuilles pubescentes, vert pâle en dessus, blanchâtres en dessous, lancéolées. Capitules (15-30 mm), solitaires à l’extrémité des rameaux.
Complément : Capitule et inflorescence des Astéracées : Les Astéracées (famille dont le nom dérive du genre Aster, par exemple Aster alpinus) correspondent aux anciennes Composées dont un des caractères est d’avoir une inflorescence de type « capitule ». Un capitule est composé de fleurs sessiles (sans pédoncule), serrées en tête sur un réceptacle commun, simulant ainsi une seule fleur. Si vous offrez un aster ou un bleuet, vous offrez un « bouquet » de fleurs ! Très économique !
On distinguait, au sein des Composées, les espèces possédant 2 sortes de fleurs (des fleurs en tube au centre et des fleurs en languettes à l’extérieur, fleurs ligulées) comme le bleuet ou la marguerite et les espèces ne possédant que des fleurs ligulées comme le pissenlit ou le salsifis. Ces capitules constituent pour les insectes de belles pistes d’atterrissage.
Bleuet : Fleurs bleues, parfois rose violacé, rarement blanches, celles du pourtour rayonnantes.
Moissons, surtout sur calcaire / Juin-Juillet



Nielle des blés / Agrostemma githago / Caryophyllacées
« nielle » : dérivé du latin « nigella » qui désigne une autre plante, la nigelle. En latin, « nigella », « noirâtre » car les graines de la nigelle sont noires ; celles de la nielle, aussi. Ces dernières ont d’ailleurs une sombre réputation !
« agrostemma » : des noms grecs « champ » et « couronne » : cette belle fleur mériterait un titre de reine.
Caractères : Plante velue-soyeuse à tige dressée (30-100 cm). Feuilles linéaires, lancéolées-aiguës. Fleurs pourpre pâle ; grandes (3-5 cm), souvent solitaires, terminales, longuement pédonculées. Calice hérissé à 5 longues dents et pétales entiers.
La Nielle des blés est en forte régression car elle a été éliminée des cultures en raison de la toxicité de ses graines qui contiennent des saponines toxiques pour les animaux et l’Homme.
Moissons / Juin-Juillet
 
 
  
Sources : Alain C.-P. (texte et photo), Bernard L. (dessin couleur), Flore de la vallée de la Loire, Flora Gallica, Flore de Coste (dessins N&B)

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