La Bota du Père Campo#50 : Aristo....loche !

Les cornets-pièges des Aristoloches (1)
Dans la Flore de la Vallée de la Loire, dans la famille des Aristolochiacées, je voudrais … l’Aristoloche ! En Saumurois et dans la Vallée, on a vite fait le tour de cette famille : une seule espèce, Aristolochia clematitis. Le genre Aristolochia a donc donné son nom à cette famille, plutôt tropicale, et, en France, plutôt méridionale (Flora Gallica : 7 espèces et Flore méditerranéenne : 6 espèces).
En Saumurois, dixit la Flore de Maine-et-Loire (salut amical à Julien Geslin !), c’est une espèce qui aime bien la chaleur des sables de la Vallée mais qui va aussi se plaire dans les vignes et les endroits « hygronitrophiles » du lit majeur (comme mon jardin !)
« Aristolochia, Aristoloche » : le nom de genre vient de 2 mots grecs qui signifient « excellent » et « accouchement » car cette plante, par ses parties souterraines, était renommée pour faciliter les accouchements.
Aristoloche / Aristolochia clematitis / Aristolochiacées

 


« clematitis » : référence à « clematis », allusion à une plante grimpante (la clématite, de la famille des Renonculacées, est une liane), bien que, chez nous, la plupart des aristoloches ne  soient pas volubiles.
Caractères : Plante herbacée, vivace, à odeur fétide, à rhizome rampant. Tiges simples, dressées, cannelées (20-100 cm). Feuilles (3-15 cm) cordées (en forme de cœur), scabres (rudes au toucher). Fleurs (2-3 cm) réunies par 2-8 à l’aisselle des feuilles supérieures ; le périanthe (pétales + sépales) en forme de cornet jaune, à long tube dilaté à la base.
Encore une chambre jaune mystérieuse ! L’examen de l’intérieur du « cornet » de l’Aristoloche montre que la paroi du tube présente des poils orientés vers le bas. La partie renflée basale contient un organe, le gynostème, formé de 6 étamines et du style du pistil. L’odeur de la fleur attire des petites mouches qui rentrent dans le cornet mais ne peuvent ressortir que lorsque les poils du tube sont flétris. Entre temps, elles se sont recouvertes du pollen des étamines mûres, et vont pouvoir, en visitant d’autres fleurs, participer à une pollinisation entomophile et à une fécondation croisée.
Attention plante toxique ! Les parties souterraines de la plante contiennent de l’acide aristolochique qui peut provoquer, chez l’Homme, de graves troubles rénaux.
Texte et photo : Alain C.-P.

Commentaires